Une coopération politique eurafricaine qui s’améliore grâce aux crises

Une coopération politique eurafricaine qui s’améliore grâce aux crises

1. La relation franco-algérienne : un exemple de relation d’État à État au futur prometteur

La guerre d’Algérie (1954-1962) puis la « décennie noire » (années 1990) ont été les deux principales crises traversées par la relation franco-algérienne. 

Cette dernière les a surmonté, comme l’illustrent plusieurs indicateurs :

  • Le choix fait par plus de 90% des Algériens arrivant en Europe de s’installer en France ;
  • La position maintenue de l’Algérie comme premier partenaire commercial africain de la France et également troisième marché hors pays de l’OCDE ; 
  • La multiplication par trois des échanges franco-algériens sur la période 2001-2014.

Cette densité des crises traversées renforce l’intérêt de la relation franco-algérienne pour imaginer l’évolution de la relation eurafricaine. 

Comme l’explique Jean-Louis LEVET, les deux pays partagent des intérêts vitaux, tous liés à la Méditerranée qui les sépare. 

Un premier enjeu est d’ordre économique. La Méditerranée représente en effet 40% du tourisme mondial, un tiers du trafic mondial de marchandises et également une porte d’entrée majeure de l’Asie en Afrique. 

Un deuxième enjeu est d’ordre géostratégique. Il tient à l’augmentation des échanges maritimes entre la Chine et l’Europe, ces derniers ayant dépassé ceux entre les États-Unis et l’Europe. Autrement dit, si les acteurs changent, le lieu de ces échanges reste le même.

Un troisième enjeu tient à la souveraineté des États. Les relations énergétiques franco-algérienne et également euro-algérienne constitue un exemple dont l’intérêt a été renforcé par la guerre en Ukraine. En effet, pour sortir de la dépendance au gaz russe, l’UE a signé un nouveau partenariat avec l’Algérie, lors du sommet Algérie-UE sur l’énergie (octobre 2022). L’objectif de ce partenariat est d’approfondir celui déjà existant (l’UE importait déjà 11% de son gaz d’Algérie). 

Côté algérien, l’intérêt de cet accord tient aux investissements des entreprises européennes dans le développement des infrastructures, les explorations et les programmes algériens. 

Côté européen, l’intérêt est de remplacer le gaz russe par le gaz algérien.  

L’UE et l’Algérie, représentées par la commissaire européenne à l’Énergie Kadri SIMSON et le Premier ministre algérien Aïmene BENABDERRAHMANE, ont décidé de l’exploration de deux nouveaux champs qui joueront un rôle majeur dans les nouvelles exportations de gaz algérien vers l’Europe. 

Un quatrième enjeu est d’ordre politique. L’Algérie constitue en effet « la clé politique » des relations franco-maghrébines. 

Dans ce contexte, la France a tout intérêt à renouveler sa relation avec l’Algérie. 

Ceci commence par une identification des défis communs. Les deux principaux sont la réindustrialisation de l’économie et la transition écologique et énergétique. 

L’Algérie a deux priorités : 

  • « Se doter d’une véritable stratégie de développement et d’institutions économiques modernes » ; 
  • « Déconnecter sa croissance économique des évolutions aléatoires du marché pétrolier ». 

Les priorités de la France sont les suivantes : 

  • « Affronter un processus de désindustrialisation depuis plusieurs décennies, une ségrégation urbaine et un chômage de masse de longue durée » ; 
  • « Trouver de nouveaux moteurs de croissance ». 

La France et l’Algérie doivent ensuite faire ressortir ce qu’elles ont à offrir à l’autre. 

La France peut mettre en avant : 

  • Son appareil productif ;
  • Sa capacité à investir dans des projets structurels ;
  • Sa « vaste palette de savoirs scientifiques ». 

L’Algérie quant à elle peut proposer : 

  • Son marché en forte croissance et proche de la France (les produits français notamment y conservent une « image très positive ») ;
  • Sa signature sur la scène internationale (permise en grande partie par son rôle de pionnier en matière de liquéfaction de gaz naturel) ; 
  • Son potentiel gazier et solaire.

Les accords signés entre opérateurs français et algériens lors de la première Conférence intergouvernementale d’Alger (16/12/2013) constituent une avancée significative. Le ministère algérien de la Promotion du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement (MDIPI) a signé à cette occasion avec plusieurs grandes écoles françaises (dont Mines Paris Tech) et également avec des institutions françaises (dont l’Association française de la normalisation – AFNOR). 

Jean-Louis LEVET préconise une stratégie franco-algérienne autour de trois priorités : 

  • La mise en place d’une formation professionnelle ;
  • Le développement d’infrastructures techniques, technologiques et d’innovations sociales ; 
  • La signature de partenariats productifs entre firmes françaises et algériennes. 

Une des difficultés à anticiper tient à la méconnaissance du monde économique et institutionnel, français et européen, des conditions d’une implantation réussie des entreprises étrangères en Algérie. Ceci explique principalement par les choix passés de l’Algérie : sa fermeture sur l’extérieur (contrairement à la Tunisie par exemple, l’Algérie ayant fait le choix d’une économie de la rente) et également d’une administration « très centralisée très présente dans l’économie », rendant les démarches administratives lourdes et parfois peu lisibles. 

Sur le plan géopolitique, la relation franco-algérienne a tout intérêt à jouer de la critique montante faite à la Chine « dans la plupart des pays africains » et notamment en Algérie. Comme l’ont montré BOILLOT et DEMBINSKI, les États africains prennent conscience que l’approche strictement commerciale de la Chine se révèle néfaste « pour le développement des pays concernés ».

2. La relation UE-UA, un chantier où le principal reste à faire

L’actuelle relation UE-UA peut être qualifiée de « fourre-tout ». En effet, à l’occasion du Sommet UE-UA de février 2022, les dirigeants européens et africains ont décidé d’objectifs très larges : « la solidarité, la sécurité, la paix, le développement économique durable et inscrit dans la durée et la prospérité » pour les citoyens des deux continents. 

De cette vision commune pour 2030, ont donc découlé des décisions imprécises : 

  • Un paquet d’investissements « d’au moins » cent-cinquante milliards d’euros ;
  • La fourniture à l’Afrique « d’au moins » quatre-cent-cinquante millions de doses de vaccin d’ici la mi-2022 ; 
  • Une coopération « plus poussée » au service de la paix et de la sécurité, etc. 

La coopération UE-UA s’inscrit dans deux cadres : l’Accord de Samoa et la Stratégie commune UE-Afrique. Elle est complétée par trois stratégies régionales pour les régions suivantes : le Sahel, la Corne de l’Afrique et le golfe de Guinée. 

La Stratégie commune UE-Afrique par exemple, a été adoptée pour la première fois en 2007. En 2014, les deux organisations ont convenu d’une feuille de route pour la période 2014-2017. La version appliquée à ce jour date de mars 2020, lorsque la Commission européenne et le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) ont publié une communication conjointe s’intitulée « Vers une stratégie globale avec l’Afrique », qui fixe cinq grands domaines d’intervention : 

  • La transition écologique et l’accès à l’énergie ; 
  • La transformation numérique ; 
  • Une croissance et des emplois durables ; 
  • La paix, la sécurité et la gouvernance ; 
  • Les migrations et la mobilité. 

Côté européen, deux leviers accessibles sont à noter pour renforcer la relation UE-UA. 

Le premier tient aux relations personnelles entre commissaires européens et africains. Elles avaient notamment permis en 2002 de « monter un projet de soutien à la mise en place de l’UA et à ses activités de prévention des conflits ». 

Le second est relatif aux rapports de force entre États européens. Du fait de son histoire africaine, la France reste perçue par ses partenaires européens comme un partenaire risquant de les dominer dans la relation eurafricaine. 

Le refus d’intégrer les colonies africaines à la future CEE en 1956, cité en introduction, s’expliquait déjà par la crainte des États européens de financer l’entretien de l’ancien empire colonial français en Afrique. Cette crainte s’est notamment retrouvée dans la mise en place de la « Facilité de paix pour l’Afrique », qui intervient notamment dans la lutte euro-africaine contre le terrorisme. Lors de sa mise en place, en 2016, l’UE a souhaité accorder à l’UA un droit de regard sur les financements du dispositif, afin « de limiter le risque qu’elle serve à financer la politique française de sécurité en Afrique ». L’idée était derrière de ne pas renforcer les interactions entre la France et les organisations sous-régionales, auxquelles compte le G5 Sahel. A noter que la Commission européenne a finalement opté pour un texte permettant exceptionnellement de financer des opérations sans l’approbation de l’UA. 

Toutefois, la gestion commune des crises a permis à l’UE et à l’UA d’améliorer l’efficacité de leur collaboration. 

Lors de la crise malienne, l’UA a mandaté une opération chargée d’intervenir aux côtés des opérations française, européenne et onusienne. Si l’effort doit être salué, l’efficacité peut être questionné car les États africains concernés ont engagé une partie de leurs troupes au sein de l’opération onusienne et une autre, au sein de l’opération mandatée par l’UA. 

En cela, l’exemple du Mali est davantage un exemple de gestion de crise UA-ONU. Ceci peut trouver une explication dans les discussions européennes pour définir ce que doit être la politique européenne en Afrique. Les rapports de force entre acteurs du Développement et acteurs de la Sécurité, tant au niveau européen qu’au niveau des États membres, s’avèrent être un frein pour une intervention européenne militaire en Afrique. 

Ces mêmes freins se sont également manifesté lors des discussions européennes portant sur le financement puis sur le déploiement de la « Facilité de paix pour l’Afrique ». L’enjeu était le contrôle du Fonds européen de développement (FED), les uns tirant pour son utilisation à des fins de développement, c’est-à-dire d’une aide strictement civile, les autres souhaitant une utilisation également militaire. Au niveau européen, les diplomates de la PESC/PESD ont notamment rappelé à cette occasion que la « Facilité de paix pour l’Afrique » avait été conçue pour répondre aux crises du continent, auxquelles compte le terrorisme. 

La gestion de cette lutte sera déterminante pour dessiner l’évolution de la relation UE-UA. Dans le cas du Mali, le rôle de l’UE s’est en effet limité à la coordination des donateurs (équipements militaires, transports, etc.) aux côtés de la CEDEAO. 

Toutefois, d’autres gestions de crise communes ont trouvé la raison de leur avortement du côté de l’UA. Ce fut le cas par exemple de la République centrafricaine. Le pays avait été le premier théâtre d’une opération européenne (EUFOR RCA), « explicitement mandatée pour soutenir une opération africaine ». Cette opération a finalement été poursuivie par l’ONU, après que l’UA lui ai passé le relai. Une des explications est d’ordre financier, car comme expliqué plus haut, l’UA reste dépendante des aides de l’UE. 

3. Le « Dialogue 5+5 », un exemple d’espace sous-régional moteur des relations euro-africaines

Le Dialogue 5+5 est un « forum sous-régional » qui existe depuis 1990. Il rassemble cinq pays du Nord de la Méditerranée (France, Espagne, Italie, Portugal et Malte) et cinq pays du Sud de la Méditerranée (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie). 

Il s’organise en huit sous-groupes de travail dont un sur le dialogue culturel et un sur la recherche scientifique. 

Ses débuts ont été difficiles du fait de la crise algérienne (la « décennie noire ») et également en raison du conflit euro-libyen. Le Dialogue 5+5 est relancé officiellement en 2001, à Lisbonne. 

Les réunions entre les décideurs des dix pays sont de trois ordres : celles entre ministres des Affaires étrangères, celles entre dirigeants et celles interministérielles. 

Onze réunions entre ministres des Affaires étrangères ont eu lieu entre 2001 et 2015 ; deux entre dirigeants et huit entre ministères. 

Les thématiques traitées vont au cœur des enjeux méditerranéens. Dans le cas des réunions interministérielles, on compte celui de la « migration » (2002), celui de la « défense » (2004) et également celui de l’« éducation » (2009). 

A noter également que cette initiative française, devenue européenne, nait au lendemain de la Guerre froide et à l’occasion de la Guerre du Golfe. L’UE cherche alors à élargir sa politique méditerranéenne : c’est le lancement de sa Politique méditerranéenne rénovée (1990). Le Dialogue 5+5 est alors créé pour nourrir cette politique, les pays du nord de l’Europe manifestant une moindre appétence pour la politique méditerranéenne de l’UE. 

Le souhait de pays comme la Grèce et l’Égypte d’intégrer ce forum souligne son intérêt dans le dynamisme des relations méditerranéennes. 

Un autre indicateur de ce dynamisme tient à l’évolution de l’intérêt algérien pour le Dialogue 5+5. Comme le rappelle Gabriel BUSQUETS, ancien ambassadeur espagnol, l’Algérie était « au départ le pays le plus réticent » ; mais elle en comprit très vite l’intérêt, comme le montre son choix d’assurer la présidence du forum dès 1991 et d’accueillir la même année la deuxième réunion ministérielle. 

Pour l’UE, le Dialogue 5+5 sert donc principalement sa politique méditerranéenne et ses relations avec les Maghreb (Algérie, Tunisie et Maroc). Celles-ci revêtissent différents aspects. 

Un premier défi tient à la lutte contre la menace terroriste. Au Maroc par exemple, la menace terroriste reste prégnante, bien que le pays soit « le plus stable de la région ». Le dernier attentat enregistré date en effet de 2011. Ceci est principalement permis par la politique préventive menée par les autorités marocaines, qui s’illustre notamment par le démantèlement de nombreuses cellules terroristes depuis 2014. 

Un second défi tient à l’immigration. 

L’immigration maghrébine va pour moitié en Europe, via les portes européennes que sont Gibraltar, Melilla, Ceuta, Malte, Lampedusa, les îles Canaries et la frontière de la rivière Évros.

Cette migration est particulièrement difficile à gérer pour l’UE : 

  • Elle est massive (l’UE accueille 50% de l’immigration maghrébine) ; 
  • Elle vient de pays musulmans, c’est-à-dire de pays où le droit du sang prévaut sur les autres. En d’autres termes, l’allégeance au pays de naissance est « perpétuelle », ce qui mécaniquement complexifie l’intégration et ce, malgré l’ouverture à la double nationalité de la plupart des pays européens dans les années 1990. 
  • Elle s’accompagne de l’installation d’importantes diasporas, dont les pays d’origine ont compris le rôle « d’influence dans les pays d’accueil ». Les États européens rencontrent des difficultés particulières lorsque les associations qui se constituent au sein de ces diasporas organisent le « religieux à distance » car ces associations jouent alors un double rôle politique. 

Un troisième défi tient aux perspectives offertes à la jeunesse. Comme le rappelle Ummuhan BARDAK, spécialiste du marché de l’emploi au sein de la Fondation européenne pour la formation (ETF), les pays arabes méditerranéens (PAM) se distinguent par « le poids important de la jeunesse au sein de leur population ». Les proportions sont inédites dans l’histoire de ces pays et la tendance va se poursuivre « pendant au moins trois ou quatre décennies ». 

Or, comme le note l’Organisation internationale du travail (OIT), le taux d’activité des jeunes n’est que de 33,2% en Afrique du Nord. 

Ce chiffre appelle beaucoup de commentaires. 

Un premier commentaire tient aux écarts observés entre les femmes et les hommes. Au sein des PAM, seuls 15% des jeunes femmes ont accès au marché de l’emploi ; contre 45% chez les jeunes hommes. Comme l’explique Ummuhan BARDAK, les possibilités d’emploi sont déjà « rares » pour les jeunes hommes de la région ; là où elles sont « quasi inexistantes pour les jeunes femmes, étant donné que la plupart des employeurs favorisent ouvertement les candidats de sexe masculin » (ETF, 2012). 

Un deuxième commentaire tient à la comparaison entre le Maghreb et le reste du monde. Comme le montrent les analyses de l’OIT, la moyenne régionale du chômage des jeunes est « la plus élevée au monde, deux fois plus que la moyenne mondiale » (2014). 

Un troisième commentaire tient aux disparités observées entre les différents pays du Maghreb. En 2013, le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) était de 24,8% en Algérie ; contre 19,3% au Maroc et 42,3% en Tunisie. 

Un quatrième commentaire tient aux jeunes qui « échappent totalement aux radars ». En effet, comme le note Ummuhan BARDAK, « on ne sait pas exactement à quoi se consacrent les jeunes inactifs » qui représentent près de 70% de la jeunesse. L’auteur reprend l’acronyme usuel de « NEET » pour désigner ces jeunes qui ne travaillent pas et qui ne suivent ni études, ni formations. 

Les NEET représentent par exemple 32,2% des 15-29 ans de Tunisie. 

Outre le sexe, d’autres facteurs contribuent à cette situation dont le contexte socio-économique (les jeunes issus de milieux modestes sont particulièrement exposés), l’illettrisme, l’évolution en milieu urbain/rural ou encore la santé (les personnes souffrant d’un handicap par exemple sont exclues des politiques publiques).  

Un quatrième défi tient au changement climatique. 

Le GIEC (RE5) a identifié la Méditerranée comme « point chaud », compte tenu à la fois de son climat naturel et de son comportement comme société. Les deux bords de la Méditerranée partagent le même constat des effets du changement climatique auxquels comptent : 

  • Une hausse du niveau de la mer ; 
  • Une augmentation des sécheresses (en fréquence et en intensité) ; 

Les effets sont notamment une réduction de la biodiversité, une agriculture fragilisée et un secteur des loisirs, donc du tourisme, affecté. 

La montée des crues par exemple, est un phénomène observé tant en France (exemple : l’épisode de 2013 dans les Pyrénées, qui provoqua la mort de deux personnes, causa deux-mille sinistrés et engendra des coûts de réparation estimés à six-cent-cinquante-cinq millions d’euros) ; qu’en Espagne (qui enregistra trois inondations sur la seule année 2012) ; qu’en Italie (l’épisode de 2012 engendra des réparations dont le coût est estimé à quinze millions de dollars). 

Francesco BOSELLO et Fabio EBOLI, chercheurs au Centre euro-méditerranéen pour le changement climatique (CMCC) estiment les pertes économiques moyennes annuelles liées à des phénomènes climatiques aux niveaux suivants (depuis 2005) : 

  • 1,41 milliards de dollars pour les inondations ; 
  • 2,82 milliards de dollars pour les tempêtes ; 
  • 1,19 milliards de dollars pour les sécheresses ; 
  • 971 millions de dollars pour les incendies de forêts. 

A cela s’ajoutent d’autres coûts, notamment ceux entrainés par les pertes agricoles. A titre d’exemple, la vague de chaleur de 2003 a entrainé une réduction de 20% des rendements céréaliers pour la seule région méditerranéenne. 

Toutefois, les auteurs restent prudents quant à l’évaluation de l’impact du changement climatique en termes tant physiques qu’économiques. Ils notent notamment qu’il est « extrêmement difficile d’évaluer l’impact actuel du changement climatique » sur ces deux plans, compte tenu du fait que « les observations historiques disponibles ne permettent pas encore d’associer correctement un phénomène concret (…) au changement climatique plutôt qu’à la variabilité naturelle du climat ». 

A ce titre, ils rappellent les progrès du GIEC, notamment pour ce qui est de « la collecte de preuves » permettant « d’associer certains épisodes actuels de pénurie d’eau et de baisse de rendements au changement climatique ». 

Pour ces quatre défis – sécuritaire, migratoire, économique et environnemental – le Dialogue 5+5 s’avère être un espace propice à l’élaboration d’une stratégie méditerranéenne commune aux deux bords de la Méditerranée.

Bibliographie

Articles universitaires

BARDAK Ummuhan, « Marché du travail et éducation : éclairage sur les jeunes et le chômage », Annuaire IEMed de la Méditerranée 2014 ; 

BOSELLO Francesco et EBOLI Fabio, « Les coûts économiques du changement climatique », Annuaire IEMed de la Méditerranée 2014 ; 

BUSQUETS Gabriel, « L’intégration régionale en Méditerranée occidentale : l’UMA et le 5+5 », Annuaire IEMed de la Méditerranée 2014 ;  

EL HACHIMI Mohamed, « Le Maghreb : des défis communs et des voies de transition divergentes », Annuaire IEMED de la Méditerranée 2015 ; 

LOISEL Sébastien, « La création de la « Facilité de paix pour l’Afrique », Politique européenne 2016/1 (N°51), pages 86 à 116 ;  

WIHTOL DE WENDEN Catherine, « Les migrations en Méditerranée », Dossier Barcelone +20 : une évaluation, Le dialogue 5+5 comme mécanisme d’intégration et coopération régional, mai 2016.

Ouvrages 

BOILLOT J.-J., DEMBINSKI S., Chindiafrique. La Chine, l’Inde et l’Afrique feront le monde de demain, Odile Jacob, 2013.

Reportages journalistiques

CGTN Français, « La crise énergétique pousse l’Europe vers l’Algérie », 13/10/2022.

Sites 

https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/eu-africa/